Gustave Charpentier passe à tort pour le compositeur d'une seule oeuvre, l'opéra naturaliste Louise, créé en 1900. Sait-on pourtant que, malgré son décor montmartrois d'un Paris populaire, c'est sur une des collines de Rome que l'oeuvre fut en partie composée, plus de dix ans auparavant ? Car la période italienne de la vie de Charpentier s'est en fait révélée son moment créateur le plus fécond. Il y élabore deux symphonies magistrales, l'une décrivant des Impressions d'Italie qui connurent un grand succès jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'autre, plus expérimentale, convoquant trois solistes, un choeur et un grand orchestre symphonique : La Vie du poète. C'est grâce à la qualité de son choeur La Fête des myrtes et de sa splendide cantate wagnérienne Didon que le compositeur obtint, en 1887, le fameux prix de Rome, sésame qui lui ouvrit les portes d'un séjour enchanteur à la Villa Médicis.